
À propos de... La Curée
💸 Roman de la soif de possession et de la dépravation des mœurs, de la corruption et de la violence des désirs, La Curée d’Émile Zola nous a frappés par sa noirceur et son portrait acéré d’une élite unie dans la perversité.
🏛️ La Curée, c’est avant tout le roman du triomphe de la corruption. Dans un Paris en reconstruction, les opportunités de s’enrichir sont nombreuses et cela n’échappe pas à Aristide Saccard. Grâce à l’argent de sa deuxième femme — qu’il épouse alors même que sa première épouse est en train de mourir —, ce détestable héros fera fortune dans la spéculation immobilière, son statut de fonctionnaire lui permettant de repérer et d’investir à l’avance dans les bonnes affaires.
🌹 Mais La Curée est aussi une tragédie intime, celle de Renée, épouse de Saccard. Son mariage est scellé pour lui éviter la disgrâce : violée et mise enceinte par un homme plus âgé qu’elle, sa riche famille lui cherche un époux et elle décide que Aristide fera l’affaire. C’est avec sa dot que notre héros se constituera un capital.
💔 Délaissée par son mari qui ne se préoccupe que de son triomphe personnel et dévorée par l’ennui, Renée multiplie les mondanités vides de sens et les relations sensuelles dénuées de futur. Écrite comme une “nouvelle Phèdre” par Zola (on vous en reparlera plus tard), elle finit par entretenir une relation avec son beau-fils, légèrement plus jeune qu’elle et dont le père se préoccupe peu.
👁️ Zola dépeint dans ce roman une ville transformée en théâtre de l’excès, où la décadence sociale et la perversion sexuelle vont de pair. Pour nous, il s’agit d’un roman sur le danger de la volonté de réussite qui n’aurait d’autre but que la réussite elle-même, sur le danger de l’ambition qui ne servirait que l’ambition. Car Aristide Saccard triomphe, oui, mais il triomphe par le vice, sans boussole morale et dans son ivresse et par sa négligence, il entraîne sa famille dans cette perte de repères et la fait sombrer dans la pire des décadences.